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Qu'est-ce que l'autonomie circulaire ?

 

Non, l'autonomie circulaire n'est pas un terme sorti tout droit du ventre des économistes. Il n'est pas non plus issu d'un brainstorming matinal d'une agence de marketing. C'est tout simplement le moyen que j'ai trouvé un matin dans ma voiture afin d’illustrer ma vision de l'autonomie.

 

L'autonomie circulaire c'est comme l'alchimie.

 

Alors que se cache-t-il derrière ce terme ? Selon moi, m'incarner dans ma vie de la manière la plus proche de ce que je suis à l'origine, c'est être un alchimiste.

 

Mon cheminement personnel m'a mené au constat que j'avais tendance à constamment rejeter les énergies jugées négatives comme les émotions par exemple. Afin d'illustrer mon propos, je refusais de voir tout ce qui pouvait me faire souffrir. Pour éviter de ressentir ces émotions, j'avais construit une multitude de méthodes d'évitements. Je fuyais, tout simplement. Je restais, entre autres, des heures devant des vidéos, des séries ou des jeux vidéo. Ceci aurait pu être normal si cela n’avait pas été poussé à l'extrême. Bien sûr, il existe une infinité d’autres manières de fuir ses propres énergies perçues comme négatives : le travail, l’alcool, les divertissements, etc.

 

Mais que vient faire l'alchimiste dans tout cela ?

 

Parlons de la nature avant de répondre.

 

La nature est tout à la fois. Selon notre perception, elle pourra être cruelle par moments et bienveillante à d’autres. Pour un alchimiste, elle est les deux à la fois. Est-ce cruel de voir une araignée se jeter sur une sauterelle pour se nourrir ? Est-ce bienveillant de voir un arbre offrir une cachette et un nid pour un jeune écureuil ? À mon sens, la nature ne se pose pas cette question. Car elle est à la fois cruauté et bienveillance.

 

C’est bien de celle-ci dont je vous parle dans l’article...

 

S’inspirer de la nature...

 

Un alchimiste fera de même avec lui-même. Au lieu de rejeter ses parts sombres, ses émotions jugées négatives, il les fera danser avec leurs opposés. Il ne sera donc plus, soit cruel, soit bienveillant. Il sera les deux à la fois.

 

... pour s’équilibrer soi-même.

 

Un alchimiste, tout comme la nature elle-même, ne se retrouve donc plus à vivre dans une des deux polarités. Il voit dans une émotion négative l'opportunité d'utiliser cette énergie pour se rapprocher encore plus de son essence originelle. Rien ne se perd ou n’est rejeté, tout est utilisé et équilibré.

 

Et l'autonomie dans tout cela ?

 

Être un alchimiste c'est ne plus être figé dans l'énergie d'une émotion, mais faire circuler et tournoyer deux polarités à l'intérieur de nous. Une tout autre réalité peut alors apparaître. Une réalité où le « moins » côtoie le « plus » à parts égales et s'équilibrent dans une harmonie parfaite. Une réalité où deux polarités deviennent un troisième élément, résultant de la fusion des deux opposés. L'un a besoin de l'autre et réciproquement.

 

Un massif d’aromates circulaire au cœur du potager pour illustrer l’autonomie circulaire...

 

Appliquer le principe de l’alchimie et celui de la nature à l’autonomie.

 

L'autonomie c'est produire par soi-même ce dont nous avons besoin. Produire implique aussi de créer des résidus, des « déchets ». Ces résidus ou « déchets » peuvent être également utilisés afin de produire d'autres choses dont nous avons besoin. L'autonomie circulaire, c'est faire circuler et tournoyer tout ce que je produis, les énergies comme les déchets, dans le but de ne rien rejeter à l'extérieur ou d’en tirer parti. L’idée est que chaque chose soit utilisée dans un but précis et que ce cercle vertueux puisse être constant.

 

Ne rien rejeter, tout réutiliser.

 

Pourquoi se contenter d'être simplement autonome en électricité ou autonome en eau lorsque nous pouvons créer nous-mêmes ce cercle vertueux de vie sur un nombre infini de domaines ?

 

Par exemple, je peux utiliser l'énergie produite par des panneaux photovoltaïques, ou par une éolienne, pour récolter ou puiser mon eau. Cette énergie sera également utile pour la filtrer. Une fois saine, je pourrai la consommer pour tous mes usages du quotidien : l'eau ménagère, l'eau de boisson et l'eau des toilettes.

 

Cette activité va générer des déchets comme de l'eau sale par exemple. Les capacités de filtration de certaines plantes dont je dispose en abondance dans la nature (par le biais de la phytoépuration par exemple), me permettront d’assainir cette eau. Cette ressource libérée de ses impuretés et de ses bactéries pourra à nouveau être utilisée, par exemple pour arroser mon potager, mon jardin, mes plantes, ou mes arbres fruitiers. L'eau récoltée en amont retourne alors à sa source originelle, le sol, le lieu où elle a été puisée. Puis le cycle continue de tournoyer : ce que je nomme donc l'autonomie circulaire.

 

Ceci est un exemple de mise en œuvre qui illustre mes propos, mais il en existe une multitude d'autres à mettre en pratique.

 

Ce que l’on considère comme des déchets peut devenir de nouvelles ressources d’autonomie.

 

Voici un autre exemple d’application. Lorsque je consomme des aliments produits par mon potager, ou mon verger, cela va générer des déchets organiques. Je peux alors soit faire composter cette matière, soit la transformer en biogaz (autrement appelé méthane). En stockant ce biogaz, il pourra alimenter ma gazinière pour cuisiner mes propres légumes, confectionner des confitures avec les fruits produits par les arbres de mon terrain ou encore stériliser des bocaux que je pourrai consommer plus tard. Ici aussi, nous créons ainsi un cercle vertueux qui rejoint mon idée de cercle alchimique, d’autonomie circulaire.

 

L’autonomie circulaire, une simple vision de la vie.

 

L'alchimie ce n'est pas uniquement cette légende de transformer le plomb en or. À mon sens, c'est ce que nous pouvons faire au quotidien dans des centaines de domaines. Prendre, utiliser les éléments et les énergies pour en créer un système circulaire de vie qui nourrit notre être.

 

Je considère les différents domaines d'autosuffisance et d'autoconsommation, comme une multitude de connexions possibles. L'un peut aller avec l'autre et l'autre peut aller avec l'un. Tout cela forme un écosystème vertueux qui tend toujours plus vers une vie en autonomie respectueuse de la nature et de ce qu'elle nous offre au quotidien.

 

Derrière l’autonomie circulaire se cachent beaucoup de solutions techniques possibles, beaucoup d'écosystèmes différents dont j'aimerais vous parler à l’avenir. Cela passera par le fait de vous partager mes expérimentations de la vie en autonomie avec mes échecs et mes réussites. Cela promet une belle aventure !

 

Finalement, ce concept d’autonomie circulaire représente ma vision de la vie en autonomie. Et si cela peut s’appliquer à un habitat, il peut aussi s’appliquer à des échelles bien plus grandes. En tout cas, j’en suis persuadé. Mais pour cela, il faudra sans doute que nous passions tous par une étape d’alchimie intérieure, car, comment peut-on imaginer utiliser toutes les énergies qui nous entourent si nous ne le faisons pas déjà avec celles présentes à l’intérieur de nous-mêmes ?

 

Je vous dis à bientôt au pied du chêne !

 

Crédit photo de couverture : Shimmer Photography