Le blog Au pied du chêne
Je vous explique au sein de cet article toutes les étapes que j'ai suivies afin d'intégrer dans ma petite maison une salle de cinéma totalement intégré à ma pièce de vie.
Nous sommes tout juste 17h et vous regardez par la fenêtre. L'obscurité de la nuit fait déjà son apparition. Balancées par la brise, les dernières feuilles récalcitrantes quittent leur demeure pour rejoindre leurs cousines déjà tapies dans un sol d'herbe humide. Quelques flocons de neige annoncent le début de l'hiver. Il fait froid dehors et l'envie de vous glisser dans une couverture à déguster un bol de châtaignes grillées devant votre film préféré vient doucement titiller votre esprit.
Vous observez alors la table du salon sur laquelle se trouve l'ordinateur. Une grimace se dessine sur votre visage. L'écran est trop petit et le son... médiocre. Cela fait tellement longtemps que vous n'avez pas revu ce film. La qualité de l'ordinateur gâcherait ces retrouvailles. La télévision peut-être ? Non. Toujours pas. Vous aimeriez le voir comme la toute première fois.
C'était il y a plusieurs années. Vous étiez encore enfant. Ce jour était alors très semblable à celui-ci. Vous aviez retrouvé votre meilleur ami devant le cinéma de votre village. Vous aviez fait la queue pour acheter quelques friandises, vous étiez ensuite entré dans cette grande salle obscure et vous vous étiez installé dans ce gros fauteuil dans lequel un enfant peut s'enfoncer dedans comme dans l'immense lit de ses parents. La salle s'était alors éteinte pour vous laisser dans l'obscurité totale, avec comme seul compagnon, ce colosse de velours enveloppant votre petit corps d'enfant.
Un instant plus tard, le grand écran s'était illuminé, éblouissant vos yeux qui s’étaient habitués à la pénombre. Tout le fauteuil s'était mis à trembler sous les premières vibrations des enceintes, entamant les notes d'un nouveau voyage aux confins de l'imaginaire.
Ce souvenir s'était gravé à jamais dans votre mémoire. Sans doute s'était-il même bonifié avec le temps. En tout cas, à cet instant où les premiers flocons tapissent le rebord de votre fenêtre, vous ressentez émerger en vous ce doux murmure nostalgique d'un moment passé.
Aujourd'hui adulte, si vous aviez cette salle de cinéma à portée de main, celle dont vous avez toujours rêvé, vous vous installerez dans ce fauteuil en velours avec votre enfant intérieur sur vos genoux, afin de redécouvrir ce film tant adoré. À nouveau et à jamais réunis comme un seul être, l'enfant devenu adulte retrouverait son enfant intérieur.
Un sourire apparait sur votre visage. Le temps est venu de se lancer dans ce projet !
Une fin d’après-midi d’hiver dans notre Tiny House...
Lors de la conception de notre Tiny House, Apolline avait tout de suite émis l'idée d'installer un vidéo projecteur. Peut-être que sa petite fille intérieure lui avait elle-aussi, soufflé cette idée. En tout cas, je me suis engouffré dedans en voyant dans cette occasion l'opportunité de réaliser ce dont j'avais toujours rêvé : une petite salle de cinéma privative dans ma maison.
Sauf que dans ma situation, il allait falloir l'intégrer dans une Tiny House et cette salle allait être en même temps, le salon, la salle à manger et la cuisine ! Pourquoi faire simple lorsque l'on peut faire compliqué ? J'ai tout de suite compris que j'allais me confronter à pas de mal de contraintes. Tant mieux pour moi, finalement, car cela me donne aujourd’hui la possibilité de rédiger toute une série d'articles sur cette aventure. Et pour vous aussi, car vous allez sans doute apprendre beaucoup de choses intéressantes !
Avant de me retrouver dans mon siège en velours, mon bol de châtaignes dans les mains et mon enfant intérieur sur mes genoux, je devais déjà faire la liste de ce dont j'avais besoin.
De prime abord, c'est assez simple. Il faut un vidéoprojecteur, un écran de projection, des enceintes et un moyen de lire l’audio et la vidéo. Et c'est là que les choses deviennent plus complexes, car il faut faire communiquer tous ces appareils entre eux sachant que l'industrie audio et vidéo et celle du cinéma nous proposent autant de types de fichiers que de marques disponibles. J'exagère peut-être un peu... Ou pas, car entre les codecs audio et vidéos (Dolby, Dolby-digital, Dolby Atmos, DTS, HDR, etc.), les compatibilités d'appareils et j'en passe, c'est un vrai capharnaüm (je tâcherai de tenter une explication simple dans un futur article).
Je précise tout de suite que je ne suis pas un puriste comme beaucoup de personnes dans ce domaine. L'idée ici n'est surtout pas de vous dire comment faire une salle de cinéma comme vous la trouvez dans un vrai cinéma. Mon installation est bien entendu imparfaite et ne va pas au niveau de détail de l'expert du milieu cinématographique. J'ai réalisé mon projet avec mon budget, les contraintes de mon habitat, mon niveau de connaissances et il a fallu faire des compromis comme toujours. Néanmoins, je suis persuadé que beaucoup trouveront des informations fortes utiles au travers de cette série d'articles.
Revenons à notre matériel qui finalement n'est pas si simple que cela à sélectionner, car des écrans de projection, des vidéoprojecteurs, des enceintes et des lecteurs audio et vidéo, il en existe des centaines. Toujours est-il que ma liste était enfin réalisée :
Enceintes stéréos (1) ; Emplacement du vidéoprojecteur et de son ascenseur motorisé (2) ; Interrupteur afin de piloter la descente et la remontée de l’ascenseur de vidéoprojecteur (3) ; Caisson de basse ou subwoofer (4) ; Amplificateur audio et matériel de gestion vidéo (5)
Dans l'idéal, une salle de ce type se trouve dans une pièce dédiée. Beaucoup l'intègrent aussi dans leur salon, ce qui apporte son lot de contraintes supplémentaires, notamment en termes de luminosité avec la présence des ouvertures vers l’extérieur. Alors, imaginez dans une Tiny House où notre contrainte première était de ne surtout pas dénaturer l'intérieur dessiné par Apolline.
En effet, à quoi cela peut-il servir de concevoir un bel intérieur, si c'est pour le dénaturer complètement en fixant au plafond un vidéoprojecteur, un écran de projection et poser de grosses enceintes sur les étagères ? Bonjour les câbles HDMI et d’alimentations pendants au plafond avec la charge visuelle supplémentaire qui va avec ! Non, la contrainte la plus importante était d'intégrer tout ce matériel dans la structure de la Tiny House.
Je devais donc trouver un moyen d'intégrer le vidéoprojecteur, l'écran de projection et les haut-parleurs dans la structure des mezzanines. J'aurais pu imaginer des enceintes murales en les encastrant dans les murs de la Tiny House, mais ils sont remplis d'isolant et font surtout 8cm d'épaisseur !
Parlons d'épaisseur d'ailleurs, 10cm ! C'est celle des poutres de la structure des mezzanines. Je devais donc intégrer l'écran de projection et le vidéoprojecteur dans cette épaisseur et prévoir des réservations ainsi que les passages de câbles dans mon ossature.
Concernant l'écran de projection, j'ai pu trouver facilement. Je me suis rabattu sur une solution manuelle avec un écran aux bordures noires. Je pense là aussi y dédier un petit article, mais afin de donner quelques explications rapides, il s'agit d'une solution milieu de gamme. Par rapport à la configuration de ma pièce comportant une pollution lumineuse extérieure importante (pour une salle de cinéma, mais pour le reste du temps tout le contraire), cette solution est un intermédiaire entre un écran de projection tout blanc et un modèle tout gris. La bordure noire permet d'apporter plus de contraste, mais impose un réglage parfait entre les appareils du matériel de projection. Quant à la version complètement grise, elle offre notamment un bien meilleur rendu des contrastes et des couleurs. Son coût est plus important et le choix de cette solution dépendra à mon sens uniquement de votre capacité budgétaire.
Intégration de l’écran de projection manuel dans la structure de la mezzanine.
Après l'écran, place au vidéoprojecteur, et cela ne fut pas une mince affaire. D'autant plus que quitte à réaliser une salle de projection privative, autant viser une qualité d'image intéressante avec de la UHD 4K native. J'ai longtemps exploré les pages d'internet avant de tomber sur le seul produit répondant à mes critères : le vidéoprojecteur LG HU70LS avec de la UHD 4K native et surtout, une épaisseur inférieure à 10cm (9,5cm pour être précis).
Je ne fais pas de placement de produit, mais je bénis l'ingénieur ou le dirigeant qui a eu l'idée de lancer ce vidéoprojecteur compact. Sans lui, ma salle n'aurait pas pu voir le jour. Car dans la famille des vidéoprojecteurs à haute définition UHD 4K, ils possèdent tous des dimensions énormes (cela peut se comprendre, dans le sens où il faut pouvoir ventiler tout l'appareil et intégrer des composants généralement de meilleure qualité). Dans une maison cela ne dérange pas, quoique les configurations peuvent parfois être particulières, mais dans un habitat atypique comme le nôtre où le gain de place est primordial, je ne vous dis pas le casse-tête !
Ce produit était donc idéal pour ma configuration. Je le concède volontiers, il est sans doute loin de la qualité de ses concurrents plus imposants, mais je confirme qu'à l'usage il convient parfaitement à mes attentes.
Que se cache-t-il dans ce faux plafond ? Un bon nombre d'électronique...
Le plus dur étant fait avec le choix du vidéoprojecteur (qui encore une fois dans une Tiny House s'impose presque comme une évidence et n'est donc plus vraiment un choix), il me fallait trouver un moyen de le cacher dans la structure du plafond et surtout de le faire descendre de ce dernier pour qu'il puisse projeter sur l'écran situé en face, lui aussi intégré dans le plafond.
Au début, je cherchais à inventer une solution manuelle et je ne voulais pas utiliser une solution clé en main motorisée du commerce. Simplement pour des raisons de coûts, car les systèmes motorisés étaient hors de mon budget. Quand bien même j'aurais choisi cette solution, ces équipements ne sont pas dimensionnés pour rentrer dans un faux plafond de 10cm d'épaisseur.
Je ne trouvais pas de solution idéale et simple à mettre en œuvre. En parallèle, me revenait toujours cette image d'un ascenseur motorisé de vidéoprojecteur qui descend de mon plafond en appuyant tout simplement sur une télécommande ou un interrupteur. Plus je cherchais, plus me revenait cette image.
Finalement, j’acceptais de voir que je mourrais tout simplement d'envie de concevoir moi-même un produit de ce type et de le dimensionner pour entrer dans mes critères. Ainsi, je réglais la question budgétaire et j'ajoutais le plaisir de réaliser un petit projet dans mon plus grand projet. De la mécanique avec des systèmes en mouvement, de l'électricité pour piloter tout ce matériel, cela allait être une aventure passionnante !
C'est ainsi que ma version de l'ascenseur motorisé pour vidéoprojecteur était née. Et je ne vous en dis pas plus, car il fera l'objet d'un article spécifique pour le plaisir de certains j'en suis persuadé.
Voici ma version de l’ascenseur motorisé de vidéoprojecteur rentrant dans seulement 10cm d’épaisseur !
Je prévois d'intégrer ce produit dans la boutique Au pied du chêne, sous la forme d'un appareil clé en main pouvant être commandé sur mesure. Je ne doute pas qu'il pourra intéresser certaines personnes rencontrant les mêmes problématiques que moi.
La qualité audio est importante et c'est là où j'ai rencontré le plus de difficultés. La majorité des home cinémas proposent des ensembles 5.1 à 7.1, voire 7.2. Dans la Tiny House, il aurait donc fallu intégrer un minimum de cinq haut-parleurs dans les plafonds sachant que la pièce est relativement petite : seulement 2,3m de largeur pour une distance de projection de seulement 2 mètres. À mon sens (mais ce n'est que subjectif) dans une si petite superficie cela aurait créé un chevauchement trop important des ondes sonores émanant de chaque enceinte.
Comme toujours, il y avait aussi une question de budget, d'espace disponible et de bon sens. Je ne m'imaginais pas dans un si petit espace investir dans autant d'enceintes.
De plus, ce type d'installation demande des amplificateurs volumineux et intégrer cela dans les meubles de la Tiny House pour quelques films aurait été de trop. Et oui... Vivre en Tiny House c'est aussi faire des concessions. Finalement, ces concessions font plutôt appel au bon sens et c'est une bonne chose selon moi.
Du coup, avec quelques regrets tout de même, je m'orientais sur une installation audio 2.1, un son stéréo accompagné d'un caisson de basse. Je décidais tout de même de choisir des enceintes de qualités (deux enceintes encastrables FOCAL 100 ICW5 et un subwoofer 25cm FOCAL SUB-10) afin d'avoir tout de même un ensemble 2.1 bien optimisé.
De la gauche vers la droite : enceintes stéréos, caisson de basse, interrupteur pour pilote l’ascenseur de vidéoprojecteur.
Les deux haut-parleurs stéréo ont été intégrés eux aussi au plafond juste au-dessus du canapé. Quant au subwoofer, j’ai décidé de concevoir moi-même le caisson de basse en l'intégrant au meuble bibliothèque du canapé. Là encore, ce fut un mini projet sympathique pour dimensionner l'évent à la bonne taille et créer un caisson de basse efficace.
C'est bien gentil d'avoir tous les équipements, mais comme nous les hommes avons besoin d'un cerveau pour marcher, l’audio et la vidéo ont besoin eux aussi d'un cerveau afin de fonctionner de concert et en toute harmonie.
Pour cela, il est nécessaire d'avoir un appareil capable de lire les fichiers des films, d'en extraire l’audio et la vidéo afin de les transmettre aux différents appareils dédiés.
Ce type d'appareil est souvent lui aussi volumineux. Encore une fois, il était difficile pour moi d'intégrer ce type de matériel dans ma petite Tiny House.
Je décidais donc de concevoir un Home Theater Personal Computer (HTPC, un ordinateur personnel destiné au home cinéma). J'aurais donc un petit ordinateur (sous la forme d'un Raspberry Pi4 couplé au système d'exploitation LIBREELEC) pour analyser les fichiers films qui enverraient la partie vidéo au vidéoprojecteur grâce à un câble HDMI et la partie audio à un amplificateur numérique capable d'alimenter les deux enceintes ainsi que le subwoofer.
Concernant l'amplificateur, je découvrais en faisant des recherches sur internet des amplificateurs numériques présentés dans de nombreux tests comme très efficaces et comme un bon compromis face aux appareils analogiques historique. Vendu ! Je partirais avec un SMSL SA300 pour gérer mes trois enceintes.
Je suis allé très vite, non ? Ne vous en faites pas, je vous proposerai dans cette petite série d'articles un volet complet sur cette partie électronique en détaillant chaque composant de mon installation. Vous verrez, c’est super intéressant. J’ai essayé d’optimiser mon installation pour limiter au maximum le nombre de câbles. Je me suis aussi amusé à dimensionner des transformateurs de courant, calculer des puissances, et tout un tas d’autres petits détails techniques intéressants.
C’est fou ce que l’on peut cacher sous une trappe... Le détail de son contenu dans un prochain article !
À l'heure où j'écris ces lignes, cela fait 8 mois que l'installation est opérationnelle. Le plus long aura été de finaliser mon ascenseur motorisé de vidéoprojecteur. Nous avons testé la musique et quelques films.
Avec notre nouvelle vie au pied du chêne, nous passons finalement beaucoup moins de temps devant ce type de divertissement. C'est devenu un petit plaisir que nous nous offrons lorsque l'envie nous vient ou qu'un souvenir toque à notre esprit.
Avec une surface vitrée aussi importante que sur notre Tiny House, nous sommes obligés d'attendre que la nuit soit tombée pour profiter d'une expérience optimale.
La taille de l’écran est parfaite, l'image est sublime, lumineuse et pétillante. Les noirs sont profonds. On sent le canapé vibrer lorsque le subwoofer libère sa puissance. Les voix sont parfois un peu faibles selon les films. Je joue du coup de temps en temps sur la télécommande tel un chef d'orchestre pour ne pas finir sourd.
L'aventure en valait la chandelle. Profiter d'une expérience comme celle-ci dans une simple Tiny House c'est grisant. D'autant plus quand la vitre du poêle à bois rougeoyante annonce la cuisson d'une poignée de châtaignes fraichement cueillies.
Et mon enfant intérieur dans tout cela, où est-il ? Il est tout simplement sur mes genoux et il supervise à merveille et avec bonheur la rédaction de cet article depuis le début.
Lui et moi vous disons à bientôt Au pied du chêne !
Visiblement, Frodon aussi aime venir lire quelques articles au pied du chêne...
Au pied du chêne, vous ne trouverez aucune publicité. Je préfère que votre attention soit focalisée sur votre sujet de lecture et qu'elle ne soit pas polluée par des thèmes complètement hors sujets.
Au pied du chêne, je vous partage mes expériences, mes idées, les installations et les équipements que je conçois sans la moindre retenue d'informations. Toute personne, qui en complément de mes articles, prend le temps de bien se renseigner, de faire sa propre expérience, peut reproduire ce que je réalise de manière autonome. Et pour ceux qui veulent aller plus vite ou sauter l'étape de la phase d'apprentissage alors ils peuvent faire appel à mes services.
J'ouvre donc ce canal de rémunération alternative afin d'offrir la possibilité à toute personne qui aura aimé ou été aidée par mon travail de le rémunérer du montant qu'il jugera bon pour lui.
AU PIED DU CHÊNE
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